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CinizZ's AttiC

14 juin 2006

C'est beau l'innocence...

(Coupe du monde 2006, match Brésil- Croatie. 2de mi-temps)

Frangin: Dis c'est quoi le carré qui apparaît là au milieu?

Moi: Ben c'est le score. 1-0.

Frangin: Ah...et c'est quoi qu'il y a écrit en dessous en rouge? Toki...

Moi: Toshiba.

Frangin (sort son album de stickers Panini "WorldCup 2006" et se met à le feuilleter fiévreusement)

Moi:...? Qu'est-ce que tu fous?

Frangin: ben je cherche la photo de Toshiba parce que je sais plus qui c'est...

Moi: ... :')

(Après ça j'ai quand même dû lui expliquer le concept du sponsoring pour ne pas le faire chercher pour rien, mais j'ai quand même eu droit à mes 30 secondes d'attendrissement...)

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20 mars 2006

Entrée des artistes

"Le malheur est à l'art ce que le fumier est à la culture maraîchère."


Dixit San Antonio aka Frédéric Dard. Un des romanciers favoris de mon ex beau-père d'ailleurs. Paix à son âme. (Celle de Dard, mon ex beau-père est probablement encore en vie à l'heure qu'il est...)

La citation vous l'aurez compris n'a pas été choisie au hasard; c'est ce que j'ai trouvé de mieux pour présenter mon sujet sans devoir vous faire subir une introduction qui, vu l'heure et surtout vu mes dispositions, risque d'être aussi vaseuse que décousue.

Lors d'une leçon parmi tant d'autres consacrées à la vie de Verlaine, mon professeur de français de l'époque nous a dit: " C'est lorsqu'il est malheureux qu'un écrivain écrit le plus et surtout le mieux." Cet honorable monsieur (dont chaque parole était pour moi Evangile) était loin de se douter qu'il venait par cette phrase de confirmer le fondement d'une théorie qui n'avait pas encore vraiment de mots mais qui germait en moi depuis quelque temps déjà, et que par là-même il venait de chambouler complètement mon système de valeurs.

Il faut savoir qu'à quinze ans déjà, j'avais des ambitions écrivaines. J'avais aussi de gros problèmes relationnels. Du haut de ma solitude, j'en étais arrivée à penser que les gens heureux, et le bonheur en général, n'étaient pas intéressants. La preuve? Le happy end. Les histoires se terminaient invariablement là où le bonheur commençait, et vice versa. Imaginez un film de deux heures trente ou un roman de 600 pages où tout le monde serait parfaitement heureux:Ce serait d'un ennui mortel...Ca, c'est ce que je pensais à l'époque.
Les théories évoluant avec l'âge (et avec l'aggravation de mes problèmes personnels), j'en arrivai un peu plus tard à la conclusion suivante: le bonheur durable n'est pas possible, car toute la vie n'est qu'une continuelle poursuite de ce but final qu'est le bonheur. Une fois atteint, la course s'arrête, car l'homme n'a plus de but, et donc plus de raison d'être. Il se doit donc de fuir ou de briser ce bonheur nouvellement atteint pour pouvoir continuer à chercher et donc à vivre (je tiens ici à remercier les scénaristes de la série "Dawson's Creek" pour m'avoir soutenue et confortée dans mes opinions pendant des années)
Le bonheur étant inintéressant
et de toute façon inaccessible, me restait son contraire, avec lequel j'étais familiarisée depuis un certain temps déjà: le malheur, ce malheur qu'à 17 ans j'excelle à dépeindre, à décrire, à coucher sur le papier...

Le bonheur est inintéressant et inaccessible. Le malheur est là, irrémédiablement là, et qui plus est il apporte de l'encre à ma plume. Qu'il en soit ainsi: puisque je ne peux tuer la bête, je la nourrirai pour qu'elle me tienne chaud.

Et voilà comment, de fil en aiguille, on se tisse un raisonnement à la con et on s'y enferme comme dans une camisole de force.

C'est vrai: nombre des grands génies artistiques des siècles derniers, toutes catégories confondues, furent des fous, des incompris, des malheureux, des malades, des suicidaires. Leur oeuvre est imprégnée des tourments de leur âme et c'est ce qui la rend si touchante. La douleur est malheureusement beaucoup plus communicative que la joie. Mais cet art-là est un exutoire, un vice, un mode d'expression détourné pour ceux qui ne parviennent pas ou plus à communiquer "normalement". Oui, cet art-là est magnifique et poignant, mais il n'est pas délibéré. Cultiver son malheur pour en faire de l'art, c'est confondre la fin et les moyens. Et dire que le bonheur est inintéressant et impossible à réaliser, c'est oublier que le bonheur aussi se cultive, que le bonheur se joue, se chante, s'écrit, se dessine et se peint, plus et peut-être mieux encore que le malheur, et que surtout, le bonheur se vit. C'est l'Art qui doit être le reflet de la vie, et non la vie qui doit refléter l'Art.


5 mars 2006

Et omnia vanitas

Récemment, et pour la quatrième fois dans ma vie, j’ai coupé mes cheveux. Toutcourt-toutcourt. Et alors, me direz-vous. Et alors, aussi insignifiant soit-il, cet événement (appelons-le ainsi) s’est avéré avoir plus de signification et d’impact que ce que je n’aurais imaginé (outre le fait d’avoir aéré mes neurones, oui, comme ça j’aurai devancé les mauvaises langues).

Petit rappel avant tout sur la symbolique des cheveux :

«  Qu’advint-t-il de Samson sans sa chevelure ?

Il perdit sa virilité lorsque Dalila lui coupa ses cheveux.

Pour de nombreuses civilisations, raser les cheveux d’une personne est un signe de mutilation et de propriété : le scalp des Indiens avait ce sens.

Mais, tantôt, le geste de refuser de se couper les cheveux, comme les hippies, fut une marque de rébellion, tantôt, le geste de se les raser marque une prise de position vis à vis de la société, comme pour les skinheads.

La longue chevelure d’une femme est, depuis la nuit des temps, chargée d’une dimension charnelle et érotique.

Les textes et pratiques religieuses 1 interdisent explicitement à la femme de montrer sa chevelure, comme s’il s’agissait là d’une exhibition indécente de son intimité sexuelle, sont à l’origine de cette confusion entre chevelure et sexualité.

Ce fut la raison pour laquelle pendant bien longtemps, les femmes ne sortaient jamais sans chapeau et se couvraient la tête lorsqu’elles pénétraient dans une enceinte religieuse. De nos jours, les femmes des pays musulmans sont encore astreintes au port du voile pour dissimuler leurs cheveux, et le pouvoir de séduction qu’on leur attribue.

C’est pourquoi couper ou tondre les cheveux féminins a toujours été pratiqué dans le but d’humilier, de mutiler la femme de ce qui la caractèrise. Lors de la Libération, les françaises qui avaient eu des relations avec des allemands, ont ainsi connu le supplice du crâne rasé. Cette tonte leur ôtait cette "féminité" dont on jugeait qu’elles avaient abusé. Les tontes pratiquées autrefois dans les couvents avaient également pour but d’ôter tout attrait aux nonnes, en les asexuant.

Les interdits religieux, généralement inconscients, demeurent bien vivaces. Car si la religion a vu sa pratique tomber en désuétude, elle a cependant profondément gravé ses tabous dans nos valeurs. Si la société s’est laïcisée, et qu’il n’y a plus de raison désormais de cacher sa chevelure, celle-ci n’a pas rien perdu de sa connotation érotique.

La norme sociale est lontemps restée sur le modéle des cheveux longs pour la femme, courts pour l’homme, et nombreuses sont les actrices et les modèles qui mirent en valeur la longue et épaisse chevelure, symbole de sensualité et de féminité.

Les années folles et la mode des cheveux courts lançée par ces premières femmes émancipées, qui furent d’ailleurs appelées "Les Garçonnes", signe un tournant, et une tentative de se libérer de ces carcans. La féminité ne se résume pas à une chevelure : encore heureux !

Inversement les cheveux longs des années 70 portés aussi bien par les hommes que par les femmes, ont achevé de défaire ce cliché. La longueur du cheveu n’est effectivement pas un critère de sexe.

Pourtant, aujourd’hui encore, la chevelure d’une femme est souvent perçue comme le côté troublant de sa féminité. Même si plusieurs savent jouer avec des coupes courtes tout aussi sensuelles, sans être à leur tour taxée de "garçonnes", elles sont souvent perçues comme moins "féminines". »

(article emprunté ici)

Voilà. Les cheveux, symbole de force, de virilité, de santé, de courage pour l’un, de beauté, de féminité, de sensualité pour l’une.

Le fait est que depuis mon coupage tifial, moi, je me sens mieux. Attention, j’ai pas dit « plus jolie », mais mieux. J’ai porté les cheveux longs à plusieurs reprises, et, même si je peux me vanter d’avoir d’assez beaux cheveux, j’ai toujours eu la désagréable impression d’être, comme dans la fable de la Fontaine, le pigeon paré des plumes du paon. D’être déguisée, de tricher. Maintenant, j’ai l’impression (comme à chaque fois d’ailleurs) d’avoir rétabli l’équation, que la façade correspond aux aménagements intérieurs. C’est propre, net et il n’y a plus rien de risible.

Je me sens mieux donc, mais pour de drôles de raisons. Et j’en suis venue à me demander si beaucoup de filles, qu’elles aient les cheveux courts ou longs, assumaient aussi mal que moi leur féminité. Je ne vais pas ressortir les usuels et éculés clichés sur le vainthéunième siècle, l’égalité des sexes et la libération des femmes et blablabla, on sait tout ça, on le vit. Toujours z’est-il que la pression sociale existe toujours, et elle est d’autant plus forte qu’elle est insidieuse. « Sois belle et tais-toi » qu’on nous disait. Résultat, après des années de lutte acharnée, aujourd’hui c’est « Sois belle, étudie, décroche un diplôme, va travailler, fais carrière, envoie-toi en l’air, marie-toi, fais des gosses, sois une bonne mère, fais des gâteaux, tricote des pulls, continue à aller travailler, sois belle et n’oublie pas de sourire ». Impossible de déroger à un des critères sans se sentir coupable. Je ne m’égarerai pas (pas cette fois du moins) dans les méandres de la dure condition multivalente de la femme moderne et me concentrerai sur mon thème de départ, à savoir « Sois belle ». Revenons-en à nos chignons, donc.

Même si je sais que les filles que je vois à la télé sont maquillées comme des voitures volées, même si je sais qu’il y a 80% de chances pour que cette fille trop belle en couverture n’existe pas en réalité, même si je sais que les jambes de la top model page 86 du catalogue ont été rallongées et maquillées par la magie de Photoshop, il n’empêche que c’est à cause d’elles si je me sens contrainte à (ou coupable de ne pas) faire régime/faire un brushing/ mettre des saloperies de chaussures qui m’assassinent les pieds/etc. Et chaque fois que je m’achète un mascara, je ne peux pas m’empêcher de me demander si oui ou non je le vaux bien. Parce que, même quand,transportée par une vague d’optimisme, je me soumets à un parcours Vita complet de gymnastique esthétique, le résultat s’avère décevant à mes yeux. Parce qu’il y a décalage entre le dehors et le dedans, ce qui rend tout hypothétique compliment obsolète, et le temps perdu désespérément frustrant. Comment en effet apprécier un compliment à sa juste valeur quand soi-même on n’est pas content de son apparence ? On se sent d’autant plus mal dans sa peau car on sait que c’est le déguisement, le look, qui attire les regards, et non la personne. D’où mes envies de prendre le contre-pied de tout ça, de faire un bras d’honneur à la féminité conventionnelle, pour laquelle je ne suis de toute façon pas douée, et de me montrer sous mon vrai jour. Les compliments se feront certes plus rares, mais ils seront pertinents, et dès lors appréciés.

Je parle ici de la moitié du monde, mais cet article peut bien entendu se décliner au masculin, les normes sont tout aussi pesantes (si pas plus pour certains aspects de la question) de ce côté-là.

Dans « Todo sobre mi madre » de Pedro Almodovar, un des personnages, le transsexuel Agrado, dit quelque chose de très juste qui ressemble à peu près à ça : « Etre authentique, c’est être conforme à l’image qu’on a de soi. »

A méditer.

25 février 2006

On débarque...

Bienvenue à tous,

Pour des raisons de boycott hamstérien (j'expliquerai la notion en temps voulu pour ceux qui ignorent encore les mystérieuses lois qui régissent le fonctionnement de mon pc),  CinizZ' AttiC a déménagé de là-bas  à ICI.  La mise en page change, l'esprit reste. Pour ceux qui débarquent et ne connaissent pas, je vous invite à aller faire un tour à l'ancienne adresse histoire de vous mettre à jour.

A bientôt!

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